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Accueil//Chroniques du Tchad

Am Senena, Mars 09, Histoire de Mabrouka 17/03/2009
Histoire de Mabrouka


Il y a quelques semaines, on m’a appelée au village pour voir une petite prématurée toute mignonne, mais vraiment petite. Sa maman affirmait que c’était une grossesse de 6 mois et 10 jours seulement. La petite semblait toute vive, ouvrait les yeux, c’était assez impressionnant ! mais elle avait très froid… Alors, ne sachant pas que faire (nous n’avons pas de couveuse ici et même s’il y avait des couveuses, il n’y a pas d’électricité au village), j’ai expliqué à la maman et la grand-mère comment porter son bébé attaché sur sa poitrine comme les bébés-kangourou. Comme c’est quelque chose qu’elles n’avaient jamais vu et dont elles n’avaient jamais entendu parler, elles étaient très étonnées. La maman avait déjà du lait, on a tiré le lait de sa maman et on lui a donné à la cuillère. C’était super de voir la maman et la grand-mère prendre soin de cette petite !
Le lendemain quand je suis revenue la voir, je me suis dit qu’il faudrait l’appeler Mabrouka car elle est un petit rayon de soleil dans cette famille !
La maman était toute contente, disant que sa fille s’est bien réchauffée, elle a même pleuré tôt le matin, elle a bu régulièrement du lait toute la nuit…
Lorsqu’ elle est revenue de la douche, elle était bien enveloppée, posée sur le lit mais quand elle me l’a donnée, j’ai tout de suite vu qu’elle n’avait plus le teint bien rose de la veille et ses bras étaient tout raides. En essayant de chercher les battements du cœur, il n’y avait plus rien, la petite venait de décéder. Alors tout doucement, j’ai expliqué à sa maman – qui se réjouissait de ce que sa fille n’ait plus si froid- qu’elle ne va pas très bien, qu’elle n’a pas un bon teint comme la veille, qu’elle ne respire pas bien comme avant… Peu à peu, elle s’est rendue à l’évidence que sa fille venait de mourir…c’était difficile et triste pour la maman et la grand-mère et aussi pour moi qui avait espéré qu’elle survive…
Cela aussi, malheureusement, fait partie de la vie… Mais ici, lorsque la maman exprime sa tristesse, les femmes âgées la reprennent énergiquement, lui interdisent de pleurer, de peur que les mauvais esprits ne viennent l’attaquer aussi…

                                                                                              Agathe

 

 
 
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